C’est le genre d’histoire que l’on a peine à croire : un inconnu se présente dans une maison de vente pour montrer un portefeuille de quatorze dessins et l’un d’eux se révèle être probablement de la main de Léonard de Vinci. L’homme est un médecin français à la retraite, fils d’un bibliophile. La maison de vente, c’est Tajan, à Paris. L’expert, c’est Thaddée Prate, directeur du département « maîtres anciens », qui, en mars, reçoit un peu à la hâte ce visiteur qui lui dit être venu en raison de la réputation de la maison.
Il passe en revue les dessins, s’arrête sur une sanguine italienne du XVIe siècle, mais surtout sur un dessin au crayon et à l’encre, lui aussi italien, qui montre un saint Sébastien attaché à un arbre, dans un paysage de montagne juste mentionné en quelques lignes. Ce n’est pas tant l’inscription « Michel Ange » qui figure sur le montage entourant la feuille qui le retient que la vigueur des lignes. Elle l’intrigue assez pour qu’il montre l’œuvre à l’expert et marchand Patrick de Bayser qui s’aperçoit à de menus détails graphiques que le dessin a sans doute été tracé par un gaucher.
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