« On est dans le brouillard ! », sourit le physicien des particules Yves Sirois, chercheur au CNRS. Il ne dit pas ça parce qu’il est à la neige, dans les Alpes italiennes. C’est seulement l’impression qu’il a eue, avec d’autres, le 17 mars en fin de journée, en écoutant les exposés dans une salle archicomble de cette station de La Thuile, où se tiennent les 51es Rencontres de Moriond, conférence annuelle originale de physique théorique mêlant exposés et détente, jeunes chercheurs et aînés plus chevronnés.
Le brouillard vient d’une excitation quasi sans précédent pour… une bosse. Rien à voir là encore avec le ski, mais avec un défaut apparu sur les courbes de résultats de deux expériences, Atlas et CMS, installées sur l’anneau du LHC, l’accélérateur de particules de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN). Cette machine, le 4 juillet 2012, avait trouvé le boson de Higgs, la pièce manquante du puzzle décrivant toutes les particules élémentaires connues.